Joybringer tire tout ce qui bouge. Et même ce qui ne bouge plus, ou ce qui n a jamais bougé. On l a vu baiser des chaises, des cadavres d'animaux. C est dégoûtant. Maintenant il ne bouge plus. Il est mort. Il ne baisera plus rien ni personne. Qu'on croit. Ce serait le cas s'il ne laissait pas derrière lui cet ouvrage obscène, virulent comme une fièvre, échevelé, gavant à force de vouloir nous entonner des propositions lubriques, péremptoires, bizarres, assénées à grands coups de phrases définitives et cassantes. On a beau rejeter l ouvrage il revient, il s'impose, il viole. On est dans les phrases comme dans un fluide, une semence glaireuse qui pègue et nous englue dans une sorte de séduction hypnotique. Joybringer est une plante carnivore qui n'attrape pas les mouches avec du vinaigre. Le scabreux, le scandaleux, l'exaspérant ne relâchent pas leur proie. Il fascine, paralyse, vous saisit par le petit bout de votre faiblesse favorite. Il faut se tenir loin du Goût de foutre si l'on veut échapper au goût de foutre. Trop tard. (Wicked Weekly jan. 2016)

POUR ÊTRE ESCORT, il faut avoir le goût de foutre. Si tu ne l'as pas, passe la main. Et n'oublie pas que c'est ta pine que tu loues, pas ton cul, ou si peu souvent, que tu feras aussi bien de le garder, ton fion, pour tes petits plaisirs privés. Il faut que tu sois prêt à niquer 24 h sur 24, nuit et jour, ton client (par tous les trous), sa femme, ses maîtresses, ses amants, son arrière-grand-mère, ses gosses, son chien, son armoire, sa voiture et surtout, à fond, son compte en banque, la meilleure chatte toutes catégories. Ajoute à ça tous les petits à côté et les raffinements qui font le compagnon agréable et bien élevé (mais pas trop), et alors, en tant qu'amant rémunéré, on commencera à en avoir quelque chose à foutre, de ta gueule. Joybringer, maître-queue au très-très-très gros zob, né au Texas et sorti premier de sa promotion d'une école d'escorts londonienne, déballe dans ces pages tous les petits secrets de cuisine de l escorting 5 étoiles. Il a fait plus de dix fois le tour du monde à cheval sur son énorme bite et en rapporte mille anecdotes autant bandantes que pédagogiques... Il a enculé George Michael, le président de la République française et la fine fleur de la tante internationale collectionnant les pénis énormes ! (l'almanach des plaisirs sexuels infâmes, nov. 2016)

La sodomie passive est la source de la plus grande volupté physique possible chez l'homme. Raison pour laquelle il est disposé à faire de très grandes dépenses aux fins de se faire vigoureusement pointer par l'anus. Mais la satisfaction d amour-propre l emportant largement en compagnie de la femme sur les sensations physiques (c'est-à-dire les émois de l'âme sur ceux du corps) c'est pour elle qu'il se mettra le plus en frais. Peut-on combiner les deux choses, pour nager dans un bonheur parfait ? Bien sûr, surtout qu elles se complètent. Il faut avoir les moyens de son goût de foutre, sinon on doit savoir ruser par le biais du roman, cette ancestrale machinerie orientée sur tous les artifices conduisant à l'amour. On peut aussi tricher sur les sexes en se faisant foutre à fond de cale par un trans bien monté(e) par exemple, ou se faire enfiler d'énormes godes dans le cul par une femme... Rapport strictement hétéro pour ce dernier; mais où est vraiment la femme alors, et l'homme lui-même? ...et tant qu'à lire ce livre, pourquoi pas par le début?

LE GOÛT DE FOUTRE, ROMAN AMÉRICAIN TRADUIT DE L'ANGLAIS (ÉTATS-UNIS) PAR MICHEL-PAUL COMTE. 488 PAGES, 29,90 €

TEXTE INTÉGRAL

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